Étourneau nuisible : l’angoissante invasion de votre jardin que vous redoutez !

11/10/2025

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L’étourneau, avec son plumage changeant et son chant complexe, est un oiseau qui fascine autant qu’il agace. Très présent dans nos jardins, notamment en automne et en hiver, il peut rapidement passer du statut d’invité agréable à celui de véritable envahisseur. Son comportement grégaire et son appétit vorace en font un sujet de préoccupation pour de nombreux jardiniers et agriculteurs. Mais l’étourneau est-il réellement un animal nuisible ? Comment cohabiter avec cet oiseau intelligent sans sacrifier ses récoltes et sa tranquillité ? Cet article vous propose un tour d’horizon complet sur l’étourneau sansonnet, ses habitudes, son statut légal et les solutions pour gérer sa présence dans votre jardin.

L’essentiel à retenir sur l’étourneau et sa gestion

Voici un résumé des informations cruciales pour comprendre et gérer la présence des étourneaux, considérés par beaucoup comme un etourneau nuisible :

  1. Identification : L’étourneau sansonnet est un oiseau de la taille d’un merle, au plumage noir tacheté de blanc en hiver, devenant irisé de vert et de violet au printemps. Il est très bruyant et se déplace en groupes massifs.
  2. Nuisances principales : Les dégâts majeurs incluent le pillage des arbres fruitiers (cerises, olives) et des semis, les nuisances sonores extrêmes près des dortoirs, et la dégradation des bâtiments par leurs fientes acides.
  3. Statut légal complexe : C’est une espèce protégée au niveau européen. Cependant, en France, il est classé comme « Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts » (ESOD) dans de nombreux départements, ce qui autorise sa régulation sous conditions strictes, souvent par tir, sur autorisation préfectorale.
  4. Solutions répulsives : Pour l’éloigner sans le blesser, privilégiez les effaroucheurs visuels (ballons, rubans holographiques), sonores (canons à gaz, cris de prédateurs) et la protection physique des cultures avec des filets.

Comment reconnaître l’étourneau sansonnet ?

L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est un oiseau de taille moyenne, mesurant environ 20 centimètres, soit une taille comparable à celle du merle. Son plumage est sa caractéristique la plus distinctive. En hiver, il est noir avec des reflets brillants et parsemé de nombreuses petites taches blanches ou beiges. Au printemps, avec l’usure des plumes, ces taches disparaissent et le plumage devient plus uniforme, arborant des reflets métalliques verts et violets spectaculaires. Son bec est jaune vif pendant la saison de reproduction et plus foncé le reste de l’année. C’est un imitateur exceptionnel ; « Selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), l’étourneau est capable d’imiter plus de 20 chants d’autres espèces d’oiseaux, ainsi que des bruits ambiants comme des sonneries de téléphone. »

Ce qui frappe le plus chez l’étourneau, c’est son comportement social. Il vit en grands groupes, surtout en dehors de la période de reproduction. Ces rassemblements peuvent atteindre des tailles impressionnantes, formant des nuées de plusieurs dizaines de milliers, voire centaines de milliers d’individus. Ces vols synchronisés, appelés murmurations, dessinent des formes incroyables dans le ciel au crépuscule, avant que les oiseaux ne rejoignent leur dortoir pour la nuit.

À savoir : L’étourneau sansonnet est souvent confondu avec le merle noir. Pour les différencier, observez leur démarche : le merle sautille, tandis que l’étourneau marche. De plus, en vol, les ailes de l’étourneau sont plus triangulaires et pointues.

L’étourneau est-il nuisible ?

La question de savoir si l’etourneau est nuisible est complexe. D’un côté, il joue un rôle écologique en consommant une grande quantité d’insectes et de larves (comme les tipules, ou « cousins ») qui peuvent être dommageables pour les pelouses et les cultures. Cependant, son comportement grégaire et son régime alimentaire omnivore le transforment souvent en véritable fléau.

Les nuisances causées par les étourneaux sont de trois ordres principaux :

  1. Les nuisances sonores : Les dortoirs d’étourneaux, souvent installés en milieu urbain (arbres, parcs, bâtiments), génèrent un bruit assourdissant au coucher et au lever du soleil. Le vacarme produit par des milliers d’oiseaux peut devenir une source de stress importante pour les riverains.
  2. Les dégradations matérielles : L’accumulation de fientes sous les dortoirs est un problème majeur. Très acides, elles dégradent les carrosseries de voitures, les monuments, les façades de bâtiments et le mobilier urbain. Elles rendent également les sols glissants et posent des problèmes d’hygiène.
  3. Les dégâts sur les cultures : C’est le principal grief des agriculteurs et des jardiniers. Les étourneaux sont particulièrement friands de fruits. Des études menées par l’INRAE ont montré que les vols d’étourneaux peuvent anéantir la récolte d’un verger de cerisiers en quelques heures seulement, avec « des pertes pouvant atteindre 80 à 100% sur certaines parcelles non protégées ». Ils s’attaquent aussi aux olives, aux raisins, aux pommes et aux poires. Au printemps, ils peuvent également causer des dommages en arrachant les jeunes plants de maïs ou de tournesol pour consommer les graines.

 

L’étourneau : une espèce protégée mais classée nuisible

Le statut juridique de l’étourneau sansonnet est paradoxal. Au niveau européen, il est protégé par la Directive « Oiseaux » de 2009, qui interdit sa destruction, sa capture, ou la perturbation intentionnelle. Cependant, cette même directive autorise des dérogations « pour prévenir des dommages importants aux cultures ».

En France, cette dérogation est appliquée via le classement de l’étourneau sansonnet sur la liste des « Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts » (ESOD, anciennement « nuisibles »). Ce classement est départemental et est révisé tous les trois ans. Dans les départements où il est classé, des opérations de régulation (principalement par tir) peuvent être autorisées par arrêté préfectoral pour limiter les dégâts agricoles. Comme le précise un représentant de la Fédération Nationale des Chasseurs, « la régulation de l’étourneau est un acte de gestion nécessaire et très encadré, réalisé sur demande des agriculteurs et après constatation des dégâts, ce n’est en aucun cas une chasse de loisir. »

Statut Conséquence
Espèce protégée (Directive européenne) Interdiction de le tuer, le capturer, perturber ses nids.
Espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD) (Droit français, par département) Possibilité de régulation (destruction par tir) sur autorisation préfectorale pour protéger les cultures et la salubrité publique.

Comment faire fuir les étourneaux ?

Pour le jardinier amateur qui souhaite simplement protéger ses trois cerisiers et son potager, le recours au tir n’est ni souhaitable ni autorisé. Heureusement, il existe de nombreuses méthodes d’effarouchement non létales pour faire fuir ces oiseaux.

L’objectif est de créer un environnement inhospitalier et anxiogène pour les étourneaux, en jouant sur leurs peurs instinctives. Il est crucial de varier les méthodes et de les déplacer régulièrement, car les étourneaux sont des oiseaux très intelligents qui s’habituent vite à une menace statique.

Voici une liste de solutions efficaces :

  1. Les effaroucheurs visuels :
    • Les ballons effaroucheurs : De gros ballons colorés (jaune, rouge) avec des yeux holographiques imitant le regard d’un prédateur.
    • Les rubans réfléchissants : Des bandes de papier Mylar ou de type « scare tape » qui bougent avec le vent et renvoient des éclats de lumière, désorientant les oiseaux.
    • Les silhouettes de rapaces : Des formes de faucons ou d’éperviers à suspendre dans les arbres.
    • Les CD et objets brillants : Une méthode de grand-mère qui a fait ses preuves pour de petites surfaces.
  2. Les effaroucheurs sonores :
    • Les appareils à ultrasons : Leur efficacité est débattue, mais certains modèles peuvent gêner les oiseaux.
    • Les canons à gaz : Très efficaces sur de grandes surfaces agricoles, mais trop bruyants et réglementés pour un usage en jardin résidentiel.
    • La diffusion de cris de détresse d’étourneaux ou de cris de prédateurs (faucon, épervier) : C’est l’une des méthodes les plus efficaces car elle joue sur l’instinct de survie. Des boîtiers électroniques existent à cet effet.
  3. La protection physique :
    • Les filets anti-oiseaux : C’est la solution la plus radicale et la plus fiable pour protéger les arbres fruitiers ou les carrés de potager. Assurez-vous que les mailles soient suffisamment petites (environ 25mm) et que le filet soit bien tendu et ne touche pas les fruits, sans laisser d’ouverture où les oiseaux pourraient se piéger.

Conseil : La meilleure stratégie est souvent la combinaison de plusieurs méthodes. Par exemple, installez des rubans holographiques dans un cerisier protégé par un filet, et déplacez un ballon effaroucheur près de votre potager toutes les semaines.

FAQ sur les étourneaux

Quelle est la période où les étourneaux causent le plus de dégâts ?
Les dégâts sur les cultures fruitières sont les plus importants de mai à juillet, pendant la période de maturation des cerises et autres fruits rouges. Les nuisances liées aux dortoirs sont maximales en automne et en hiver, lorsque les populations sont renforcées par les oiseaux migrateurs venant du nord et de l’est de l’Europe.

Peut-on détruire un nid d’étourneau ?
Non. L’étourneau sansonnet étant une espèce protégée, la destruction des nids, des œufs ou des oisillons est formellement interdite et passible de sanctions pénales. Les opérations de régulation ne concernent que les individus adultes et dans un cadre très strict.

L’étourneau est-il porteur de maladies ?
Comme de nombreux oiseaux sauvages, les étourneaux peuvent être porteurs d’agents pathogènes (bactéries, champignons, parasites) transmissibles à l’homme ou aux animaux domestiques via leurs fientes. Il est donc recommandé de nettoyer les zones souillées avec des gants et un masque pour éviter tout risque sanitaire.

En conclusion, si l’étourneau peut être perçu comme un oiseau magnifique et un auxiliaire utile au jardin, il devient un etourneau nuisible dès lors que sa concentration devient trop importante. La cohabitation passe par une bonne connaissance de ses habitudes et la mise en place de stratégies de protection et d’effarouchement adaptées, respectueuses de la législation et de la biodiversité.

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6 réflexions au sujet de “Étourneau nuisible : l’angoissante invasion de votre jardin que vous redoutez !”

  1. J’adore observer les étourneaux dans mon jardin ! Leur comportement est fascinant, même s’ils peuvent être un peu envahissants parfois.

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  2. L’étourneau, ce oiseau si intrigant, incarne à la fois la beauté du jardin et les défis du jardinier. Une belle harmonie complexe.

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  3. Les étourneaux, c’est fascinant ! Leur vol en murmurations est un vrai spectacle. Mais quand ils envahissent, c’est une autre histoire !

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  4. Les étourneaux, avec leur chant mélodieux, nous rappellent la beauté de la nature, même lorsqu’ils deviennent envahissants dans nos jardins.

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  5. L’étourneau, bien que parfois perçu comme un nuisible, apporte une beauté indéniable à nos jardins et une dynamique fascinante.

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  6. L’étourneau, hymne à la nature, nous rappelle que la beauté réside parfois dans le chaos de nos jardins. Un ballet fascinant !

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