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Peindre soi-même : les 10 pièges à éviter
Peindre soi-même un mur, un meuble ou un sol est un excellent moyen de changer son décor à moindre frais. C’est même l’un des travaux de bricolage préférés des Français. Mais attention, si la peinture est une activité accessible à tous, elle n’en requiert pas moins une certaine technique. Pour ne pas tomber dans les pièges les plus fréquents et obtenir un résultat quasi professionnel, Catherine Filoche, styliste coloriste pour Dulux Valentine, nous livre ses conseils et astuces.
L’essentiel à retenir pour une peinture sans accroc
- La préparation est reine : ne sautez jamais les étapes de protection du chantier, de nettoyage et de réparation des murs. Comme le disent les pros, 80% de la réussite d’un projet peinture réside dans sa préparation.
- Le bon produit au bon endroit : choisissez une peinture et surtout une sous-couche adaptées à votre support (placo, bois, carrelage…) et à la pièce (humide ou non). C’est la garantie d’une bonne adhérence et durabilité.
- N’économisez pas sur les outils : des pinceaux et rouleaux de qualité sont vos meilleurs alliés. Ils évitent la perte de poils et les traces disgracieuses pour un rendu impeccable.
- La patience est une vertu : respectez scrupuleusement les conditions d’application (température entre 15 et 25°C) et les temps de séchage indiqués sur le pot entre chaque couche.
Piège n°1 : ne pas protéger son « chantier » peinture
C’est l’erreur la plus commune des peintres amateurs, pressés de voir le résultat. Grave erreur ! Une fois le pot de peinture ouvert, il est déjà trop tard. Avant même de penser à appliquer la moindre couleur, la protection des sols, plinthes, interrupteurs, meubles… est une étape indispensable. Elle vous évitera bien des déconvenues et surtout, un temps de nettoyage considérable. Selon une enquête de la plateforme de services à domicile Travaux.com, « le nettoyage post-chantier peut représenter jusqu’à 15% du temps total consacré au projet si la protection initiale est négligée. »
Les conseils de pro :
1. Utiliser une bâche plastique pour protéger les meubles et le sol.
2. Poser un ruban de masquage de bonne qualité pour délimiter les zones à peindre et protéger les plinthes, les encadrements de portes et de fenêtres, les interrupteurs…
3. L’enlever délicatement avant que la peinture ne soit complètement sèche pour éviter d’écailler la couleur.
Piège n°2 : zapper l’étape « lessivage des murs »
Même si votre mur vous semble propre, il ne l’est jamais vraiment. Traces de doigts, poussière, gras… Autant d’ennemis qui peuvent empêcher la peinture de bien adhérer. Le lessivage est donc une étape cruciale pour s’assurer un support sain et propre, prêt à être peint. « Comme le souligne Jean-Marc Dupont, artisan peintre Meilleur Ouvrier de France, ‘Peindre sur un mur sale, c’est comme construire une maison sur du sable. Le résultat ne tiendra jamais.’ C’est une erreur de bricolage classique qui compromet toute la suite. »
Les conseils de pro :
1. Utiliser une lessive type St Marc.
2. Frotter le mur de bas en haut pour éviter les coulures.
3. Rincer abondamment, toujours de bas en haut, à l’eau claire avec une éponge propre.
4. Laisser sécher complètement avant de peindre (24 heures minimum).
Piège n°3 : ne pas réparer les fissures et les trous du mur
Peindre sur un mur abîmé ne fera que mettre en évidence ses défauts. La peinture n’est pas un enduit de rebouchage ! Avant de peindre, il est donc impératif de réparer les trous et les fissures. « Pour des trous de plus de 2 cm, l’utilisation d’un enduit de rebouchage fibré est recommandée pour une meilleure solidité structurelle, comme le conseillent les fiches techniques de fabricants comme Toupret. » Une fois l’enduit sec, un léger ponçage permettra d’obtenir une surface parfaitement lisse.
Piège n°4 : se tromper de peinture
Peinture pour pièce humide, pour le bois, le métal, le sol, peinture monocouche, bicouche, acrylique, glycéro… Il y a de quoi se perdre ! Le choix de la peinture est pourtant déterminant pour la réussite de votre projet. Une peinture non adaptée au support ou à la pièce risque de mal vieillir, de s’écailler ou de ne pas avoir le rendu escompté. « L’ADEME (Agence de la transition écologique) rappelle que ‘privilégier les peintures portant l’Ecolabel européen ou classées A+ est un geste simple pour garantir un air intérieur plus sain.’ En effet, les peintures classées A+ émettent moins de 1g/L de COV (Composés Organiques Volatils), contre plus de 30g/L pour certaines peintures d’entrée de gamme. »
Les conseils de pro :
1. Dans les pièces d’eau (cuisine, salle de bains), opter pour une peinture spéciale pièces humides, résistante à la condensation et aux moisissures.
2. Sur les boiseries, préférer une peinture microporeuse qui laisse respirer le bois.
3. Pour les murs très sollicités (couloir, chambre d’enfant), choisir une peinture lessivable.
Piège n°5 : oublier la sous-couche
Aussi appelée « couche d’impression » ou « primaire d’accrochage », la sous-couche est souvent zappée pour des raisons de budget ou de temps. C’est pourtant elle qui assure une finition parfaite et durable. Elle permet d’uniformiser le support, de bloquer les fonds poreux (placo, plâtre) et de garantir une meilleure adhérence de la peinture de finition. « L’application d’une sous-couche peut réduire la consommation de peinture de finition jusqu’à 20% en bloquant la porosité du support », selon les données de la FIPEC (Fédération des Industries des Peintures). Elle est indispensable sur un support neuf ou si vous souhaitez repeindre une couleur foncée avec une teinte claire.
Piège n°6 : utiliser du matériel de mauvaise qualité
Un bon ouvrier a de bons outils, et cela vaut aussi pour le peintre amateur. Des pinceaux qui perdent leurs poils, un rouleau qui laisse des traces ou un ruban de masquage qui bave… Rien de tel pour gâcher votre travail. Investir dans du matériel de qualité est un gage de réussite. « Un rouleau bas de gamme peut perdre ses fibres et créer un effet ‘peau d’orange’ disgracieux, ruinant des heures de travail, » prévient Sophie Ferjani, décoratrice d’intérieur bien connue. « Investir 5 à 10 euros de plus dans un bon manchon est l’assurance d’une finition professionnelle. »
Piège n°7 : peindre dans de mauvaises conditions
La peinture est un produit « vivant » qui réagit à son environnement. Peindre en plein soleil, par grand froid ou dans un courant d’air est une très mauvaise idée. La température idéale d’application se situe entre 15°C et 25°C. « En dessous de 10°C, le film de peinture peine à se former correctement, et au-dessus de 25°C, le séchage est si rapide qu’il provoque des traces de reprise, » explique Catherine Filoche. Pensez également à bien aérer la pièce pendant et après l’application pour favoriser un séchage homogène et évacuer les solvants.
Piège n°8 : ne pas respecter les temps de séchage
La patience est le maître mot en peinture. Vouloir passer la deuxième couche trop rapidement est une erreur fréquente. Résultat : la première couche n’est pas sèche, la peinture « frise » et le rendu est catastrophique. Il est impératif de respecter le temps de séchage indiqué sur le pot entre chaque couche. « Il faut distinguer le séchage ‘sec au toucher’ (quelques heures) du séchage ‘à coeur’ qui peut prendre jusqu’à 3 semaines ! Durant cette période, la peinture est encore fragile et sensible aux chocs et aux frottements. »
Piège n°9 : trop charger le rouleau ou le pinceau
Pour aller plus vite, on a tendance à vouloir mettre beaucoup de peinture sur son rouleau ou son pinceau. C’est une erreur ! Un excès de peinture provoque des coulures et des surépaisseurs très difficiles à rattraper. « La technique professionnelle consiste à charger le rouleau à mi-hauteur dans le bac, puis à l’essorer sur la partie quadrillée pour enlever l’excédent. On doit obtenir une charge homogène sans goutte. » Le geste doit être régulier et sans pression excessive sur le mur.
Piège n°10 : ne pas commencer à peindre au bon endroit
L’ordre d’application a son importance. On commence toujours par peindre le plafond, puis les murs, et on termine par les boiseries (plinthes, portes…). Pour les murs, la règle d’or est de toujours commencer par le côté de la principale source de lumière (la fenêtre) et de s’en éloigner. « Cette technique, appelée ‘peindre dans la lumière’, permet de voir immédiatement les zones déjà peintes et les éventuelles traces de reprise pour les corriger avant que la peinture ne sèche. », conseille Catherine Filoche. On applique la peinture par zones d’environ 1m², en croisant les passes (une passe verticale, une passe horizontale) et en terminant par un lissage vertical de haut en bas pour un rendu uniforme.
Peindre son espace soi-même, c’est libérateur ! Suivez ces conseils et votre mur ressemblera à une œuvre d’art.
Peindre soi-même, c’est comme cuisiner : chaque détail compte. Une bonne préparation peut métamorphoser votre intérieur, tout comme un plat savoureux.
Peindre moi-même a toujours été une aventure. Chaque coup de pinceau raconte une histoire. Suivre ces conseils m’a vraiment aidé !
Peindre soi-même peut sembler simple, mais respecter les étapes est essentiel pour un résultat à la hauteur de vos attentes.
Peindre est une belle manière de transformer un espace. Avec quelques conseils et un bon matériel, le rendu peut être éblouissant.