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Pose du carrelage au sol : 11 erreurs à éviter
La pose du carrelage au sol est une opération délicate qui ne laisse aucune place à l’improvisation. Une petite erreur et c’est tout le résultat qui est compromis, avec à la clé des dépenses supplémentaires pour rattraper les dégâts. Pour vous aider à obtenir un résultat parfait, digne d’un professionnel, nous avons listé avec l’aide d’artisans les 11 erreurs les plus courantes à ne surtout pas commettre lors de la pose de votre carrelage au sol.
L’essentiel pour une pose de carrelage sans accroc
- Soignez la préparation : Un support mal préparé est la cause de plus de 50% des sinistres liés au carrelage. Assurez-vous que le sol soit parfaitement propre, sec et plan. Un ragréage est souvent indispensable.
- Anticipez les quantités : Prévoyez toujours entre 10% et 15% de carreaux supplémentaires pour les coupes et les éventuelles casses. Cette marge est essentielle pour ne pas vous retrouver à court de matériaux.
- Planifiez votre pose : Le calepinage n’est pas une option. Il permet de visualiser le rendu final, de centrer votre motif et d’éviter les coupes disgracieuses dans les zones de passage.
- Adaptez la colle : Utilisez un mortier-colle adapté à la taille de vos carreaux et à la nature du support. Le respect des temps de séchage est tout aussi crucial pour la durabilité de l’ouvrage.
- Ne négligez pas les joints : Des joints bien réalisés assurent l’étanchéité et la finition esthétique de votre sol. Attendez le séchage complet avant de marcher dessus.
Erreur n°1 : négliger la préparation du sol avant la pose du carrelage
C’est l’étape la plus importante et pourtant, elle est souvent bâclée. Avant de poser le carrelage, le sol doit être parfaitement préparé. Il doit être propre, sec, solide et surtout plat. Si vous posez sur un ancien carrelage, vérifiez que tous les carreaux tiennent bien. Si ce n’est pas le cas, retirez les carreaux qui bougent et rebouchez les trous. Si votre sol n’est pas plat, un ragréage est indispensable. « Selon le DTU 52.2, la tolérance de planéité pour la pose de carrelage est de 5 mm sous une règle de 2 mètres. Au-delà, un ragréage est obligatoire pour garantir la stabilité et la pérennité de l’ouvrage », rappelle un formateur de l’Association pour la Formation Professionnelle dans le Bâtiment (AFOBAT). Un support bien préparé est la garantie d’un carrelage qui dure dans le temps.
Erreur n°2 : mal calculer la quantité de carreaux de sol nécessaire
Pour calculer la quantité de carrelage nécessaire, il ne suffit pas de mesurer la surface de la pièce. Il faut toujours prévoir une marge de sécurité pour les coupes, la casse et les éventuels défauts. En général, on conseille de prévoir entre 10 et 15% de carrelage en plus. Pour une pose droite, 10% suffisent. Pour une pose en diagonale, qui nécessite plus de coupes, prévoyez 15%. Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), « ne pas prévoir une marge suffisante est l’une des erreurs les plus fréquentes chez les bricoleurs amateurs, conduisant à des arrêts de chantier et des difficultés à retrouver le même bain de carrelage, entraînant des différences de teintes visibles. » Pensez aussi à conserver quelques carreaux en plus à la fin du chantier. Ils pourront vous être utiles en cas de réparation future.
Erreur n°3 : se lancer dans la pose du carrelage sans plan de pose
Le plan de pose, aussi appelé calepinage, est une étape essentielle pour un résultat esthétique. Il s’agit de dessiner le plan de votre pièce et de positionner les carreaux pour visualiser le rendu final. Cela vous permet de déterminer le point de départ de la pose, de centrer le carrelage et d’éviter les coupes disgracieuses dans les zones de passage ou le long des murs les plus visibles. « Un bon calepinage permet de limiter le nombre de coupes à moins de 20% de la surface totale, optimisant ainsi le temps de pose et réduisant les déchets », précise un architecte d’intérieur. Pour un calepinage réussi, commencez par tracer deux axes perpendiculaires au centre de la pièce. Vous pourrez ainsi commencer la pose à l’intersection de ces deux axes.
Erreur n°4 : mal choisir son mortier-colle
Il existe différents types de mortier-colle, adaptés à chaque type de carrelage et de support. Pour des carreaux de grand format (plus de 60×60 cm), il est impératif d’utiliser un mortier-colle fluide ou déformable (classé S1 ou S2 selon la norme du CSTB) et de pratiquer le double encollage (sur le sol et sur le carreau). Pour une pose sur un plancher chauffant, un mortier-colle spécifique est également nécessaire. L’utilisation d’un mortier inadapté peut entraîner le décollement des carreaux. « On estime que près de 30% des décollements de carreaux de grand format sont dus à l’utilisation d’un mortier-colle inadapté ou à un simple encollage insuffisant », rapporte une étude du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.
Erreur n°5 : ne pas mélanger les carreaux de plusieurs paquets
Même s’ils proviennent du même lot, les carreaux de carrelage peuvent présenter de légères variations de teintes. C’est ce qu’on appelle le nuançage. Pour éviter les démarcations de couleur, il est indispensable de mélanger les carreaux de plusieurs paquets avant la pose. Ainsi, les éventuelles différences de teintes seront réparties de manière homogène et ne seront pas visibles une fois le carrelage posé. Cette précaution est d’autant plus importante pour les carreaux imitation parquet ou pierre naturelle, qui présentent volontairement des variations pour un rendu plus réaliste.
Erreur n°6 : ne pas vérifier l’équerrage de la pièce
Avant de démarrer la pose, il est crucial de vérifier si les angles de votre pièce sont bien à 90°. Si ce n’est pas le cas, et que vous commencez la pose le long d’un mur, vous risquez de vous retrouver avec des coupes en biais de l’autre côté de la pièce. Pour vérifier l’équerrage, utilisez la méthode du 3-4-5 : mesurez 3 mètres le long d’un mur, 4 mètres le long du mur perpendiculaire, la diagonale entre ces deux points doit mesurer 5 mètres. Si ce n’est pas le cas, votre angle n’est pas droit. Il faudra alors ajuster votre plan de pose pour compenser ce défaut.
Erreur n°7 : ne pas respecter le temps de séchage du carrelage
La patience est une vertu, surtout en matière de carrelage. Le mortier-colle a besoin de temps pour sécher et durcir. En général, il faut attendre 24 heures avant de pouvoir marcher sur le carrelage et de réaliser les joints. « Un séchage trop rapide ou le non-respect du temps de prise peut réduire la résistance mécanique du mortier-colle de près de 40%, compromettant l’adhérence des carreaux », explique un technicien du fabricant de mortiers Weber. Référez-vous toujours aux indications du fabricant sur l’emballage du produit. Une fois les joints réalisés, il faudra encore attendre 24 à 48 heures avant de pouvoir utiliser la pièce normalement.
Erreur n°8 : poser le carrelage par temps de gel ou de canicule
La température ambiante a une influence sur la prise du mortier-colle. Il est déconseillé de poser du carrelage si la température est inférieure à 5°C ou supérieure à 30°C. Le gel empêche le mortier de prendre et peut même le détruire. La chaleur, quant à elle, accélère le séchage et peut provoquer des fissures. Si vous devez poser du carrelage en été, travaillez de préférence le matin, à la fraîche.
Erreur n°9 : mal réaliser les joints de carrelage
Les joints ont un double rôle : esthétique et technique. Ils assurent l’étanchéité du carrelage et absorbent les variations dimensionnelles des carreaux. Des joints mal faits peuvent laisser passer l’eau et provoquer des dégâts importants, surtout dans une salle de bains. Selon les assureurs, « les défauts d’étanchéité des joints de carrelage représentent près de 15% des déclarations de sinistres liés aux dégâts des eaux dans les salles de bains. » Pour des joints réussis, utilisez un mortier à joint adapté à la largeur de vos joints et à la couleur de votre carrelage. Appliquez-le généreusement avec une raclette en caoutchouc, en veillant à bien remplir les interstices. Nettoyez l’excédent avec une éponge humide avant qu’il ne sèche complètement.
Erreur n°10 : marcher sur le carrelage trop tôt
C’est une erreur fréquente, souvent par impatience de voir le résultat final. Marcher sur le carrelage avant que le mortier-colle ne soit complètement sec peut déplacer les carreaux et compromettre leur adhérence. Comme nous l’avons vu, il est impératif d’attendre au moins 24 heures. Si vous devez absolument accéder à la pièce, utilisez une planche de bois pour répartir votre poids et éviter de solliciter un seul carreau.
Erreur n°11 : nettoyer le carrelage avec des produits inadaptés
Une fois la pose terminée et les joints secs, il faut procéder au nettoyage final pour enlever le voile de ciment. Utilisez un produit spécifique, type « laitance de ciment », disponible dans les magasins de bricolage. Pour l’entretien courant, évitez les produits trop agressifs (eau de Javel, acide, etc.) qui peuvent endommager les joints et certains types de carrelage. « L’utilisation de détergents non neutres peut, à terme, altérer la couleur et la structure des joints époxy ou ciment », prévient le fabricant de carrelage Porcelanosa. Un simple nettoyage à l’eau chaude avec un détergent neutre (savon noir, par exemple) est amplement suffisant pour conserver l’éclat de votre carrelage.